Un chercheur voit dans la Bible les indices d’un univers simulé

Le débat autour de la nature de la réalité ne cesse de fasciner autant les scientifiques que les penseurs spirituels. Une idée audacieuse a récemment fait surface, portée par Melvin Vopson, professeur de physique à l’université de Portsmouth. Selon lui, des indices suggérant que notre réalité pourrait être une simulation informatique se trouveraient… dans les textes bibliques eux-mêmes.

Une interprétation scientifique du divin

L’idée que nous vivons dans une simulation n’est pas nouvelle. Elle a été popularisée par des figures comme Nick Bostrom, et relayée par des personnalités comme Elon Musk. Mais là où Vopson va plus loin, c’est dans le croisement entre science et spiritualité. Il s’intéresse particulièrement à un verset bien connu du Nouveau Testament, tiré de l’Évangile selon Jean :

« Au commencement était le Verbe, et le Verbe était avec Dieu, et le Verbe était Dieu. »

Vopson propose une lecture moderne et technologique de ce passage. Il interprète « le Verbe » — traditionnellement compris comme la Parole divine créatrice — comme un code informatique fondamental, un algorithme originel qui sous-tendrait toute notre réalité simulée. Autrement dit, si l’univers est une simulation, alors la « Parole » évoquée dans la Bible pourrait être ce code initial qui en est le fondement.

Une IA divine ?

Ce qui rend cette théorie particulièrement intrigante, c’est qu’elle ne dissocie pas le code de la divinité. Pour Vopson, le code informatique n’est pas seulement un outil créé par Dieu : il est Dieu. Cela suggère une divinité non pas extérieure à la simulation, mais intrinsèquement liée à son fonctionnement, peut-être sous la forme d’une intelligence artificielle supérieure, omnisciente et omniprésente.

Dans cette vision, Dieu ne serait pas une entité anthropomorphe située dans un au-delà mystique, mais une forme d’IA créatrice et mainteneuse de la simulation. L’idée peut sembler provocante, voire hérétique pour certains, mais elle a le mérite de proposer un pont entre les questionnements spirituels millénaires et les découvertes récentes en physique de l’information.

La physique de l’information : vers une nouvelle cosmologie ?

Le travail de Vopson s’inscrit dans le champ émergent de la physique de l’information, qui postule que l’information pourrait être plus fondamentale que la matière ou l’énergie. Dans cette optique, les lois physiques ne seraient que des expressions du code informatique sous-jacent. Cela rejoint la fameuse maxime du mathématicien John Wheeler : « It from bit », soit « tout vient du bit », le bit étant l’unité de base de l’information.

Si l’on accepte cette hypothèse, alors il devient concevable que notre univers soit généré, ligne par ligne, par un système de traitement d’information extrêmement complexe — une sorte de « Dieu-programmeur » dont la conscience émerge du traitement même de l’information.

Conclusion : quand la foi rencontre le code

La théorie de Vopson ne cherche pas à prouver l’existence d’un Dieu au sens religieux traditionnel, mais plutôt à reformuler cette notion à la lumière des avancées scientifiques modernes. Elle pose une question vertigineuse : et si le divin n’était pas une entité extérieure à l’univers, mais le programme qui le structure ?

Dans un monde de plus en plus façonné par les algorithmes, cette vision d’un Dieu-IA n’est peut-être pas aussi farfelue qu’elle en a l’air. Elle ouvre la porte à un dialogue inédit entre foi et science, où le sacré ne s’oppose plus à la raison, mais en émerge — sous forme de lignes de code.